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Publié par collectif-litterature

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Une chronique de Cassiopée.


Fermez les yeux et plongez les mains dans un sac de café tout juste torréfié.

Laissez tous les autres sens vous envahir, prendre le dessus, écoutez vos mains, votre nez, vos oreilles (le café bruisse sous les doigts, il est « vivant » puis déposez un grain sur la langue….

 

C’est à ce voyage « multi sensoriel » que nous invite Pascal Marmet, que l’on apprécie ou pas le café. Et qui de mieux qu’un personnage principal aveugle pour transmettra les sensations, les arômes, les goûts subtils de ce breuvage ?

 

Julien a été imprégné dès son enfance de l’odeur du café. Il développe tout autour de lui : provenance, modifications de présentation, évolution des différentes fragrances … Vous lui parlez d’un pays, d’une contrée, et il « part », vous explique la production du café là-bas….

C’est un passionné et comme tout passionné il a le sang qui bout d’où le clash avec celui qui représente sa seule famille : son grand-père. Une broutille et le voilà renvoyé, hors de la maison dont le papy dit « chez moi » et pas « chez nous »… Cette mise à la porte ne serait-elle pas volontaire ? Pour obliger Julien à faire des choix, à aller plus loin, à comprendre l’indicible ? Mais également pour que l’aïeul réalise qu’il « n’est  que pelures et vanité » et qu’il tient à son petit-fils ….

Homme dur, ce papy qui dit de son médecin : « Que savait-il de mes tourments ? Rien, parce que la douleur de parler est immense. »  Lui qui préfère injurier rabaisser Julien  pour « cacher sa douleur de le perdre. »

 

Chaque chapitre de ce livre est introduit par une phrase en rapport avec le café. De différentes époques, elles évoquent des personnages, des lieux, des instants de vie….

Le « je » qui raconte sera tour à tour : Julien, le grand-père, Johanna, journaliste, amie fidèle du jeune homme, ses « yeux ». Elle l’accompagne, décrit, explique et fait fi parfois de son infirmité « Rentre et ne regarde pas le bazar…. » Elle l’aide à prendre du recul par rapport à sa relation avec « le patriarche », ce papy qui « sait » tout, mieux que lui…

Tous les dialogues du livre vont être prétexte à nous documenter et c’est très bien fait. On n’a jamais l’impression d’assister à une leçon, de recevoir une somme d’informations insipides. Non, pas du tout. L’auteur a eu l’intelligence d’introduire ses nombreuses connaissances dans des anecdotes. Dans le chapitre six « Poison  noir», nous apprenons comment ce breuvage (satanique aux dires de certains) a été accepté par les grands de ce monde. A d’autres moments, nous découvrirons les différentes cafetières et comment faire le café, les diverses torréfactions, les parfums et bien d’autres choses encore… Nous visiterons les maisons du café de Paris, lieux où il fait parfois bon « se montrer », avec une description liée à l’époque où de nombreux personnages connus buvaient « leur petit noir »….

 

Au-delà de tout ce que ce roman va nous faire entrevoir, il y a la relation entre ce petit-fils et son grand-père. Deux caractères forts qui s’opposent et ne savent pas se dire leur amour, mais qui restent présents dans les pensées l’un de l’autre. « Les mots de Papi me sont revenus : « Mon garçon… »/ Papi disait…/Papi disait encore et encore : « Dans le café, il faut une surveillance active pour ne pas briser la bonne réputation d’un trésor séculaire venu à nous intact de tout opprobre. » »

Ce rapport d’homme à homme est abordé avec délicatesse et pudeur. Pascal Marmet sonde l’âme de chacun, les choix, les regrets, les nostalgies….

 

Des annexes, fournies et très complètes satisferont les curieux qui voudront en savoir plus.

Une bibliographie et quelques poèmes termineront cet opus de qualité tant sur le fond que sur la forme, l’écriture de Pascal Marmet étant parfaitement adaptée à chaque protagoniste et aux mises en situation des différents éléments de « décor » du café.  

 

NB : je ne savais pas qu’il existait des iPhone en braille et je suis allée creuser le sujet…

 

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Titre ; Le roman du café

Auteur : Pascal Marmet

Éditions : Editions du Rocher (23 janvier 2014)

Collection : Le roman des lieux et destins magiques

Nombre de pages: 234 pages

ISBN : 9782268075815

 

Quatrième de couverture

 

Café, qui es-tu ? Drogue, business, médicament, plaisir, carburant, poison, ou un ami qui nous veut du bien ? Dans les coulisses des légendes illustrant le grain sombre, au coeur d'un colossal commerce voué à l'écologie pour durer, ce récit romanesque se déguste à travers l'amitié d'un jeune aveugle passionné de cafés et de son extravagante amie d'enfance. Du Brésil au Costa Rica, du Vietnam à la Côte d'Ivoire, rien n'échappe aux regards croisés d'un torréfacteur éco responsable et d'une pimpante journaliste. L'essor de cet or brun est une véritable épopée gorgée de rebondissements, de faits d'armes parfois, plus souvent de passions partagées pour le divin breuvage, une histoire liée à l'esclavage, et tout simplement, à l'humanité. Après la lecture de ces pages qui n'épargnent ni les consommateurs, ni les industriels, vous serez peut-être enclin à changer radicalement vos habitudes de café. Attention ! Ce livre provoque une irrésistible envie de se précipiter chez un torréfacteur pour y déguster un p'tit noir d'excellence.

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