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Publié par collectif-litterature

Rose a quitté le père de ses enfants, elle est maintenant en couple avec un homme plus jeune et a chanté avec lui un titre qu’elle a écrit. Elle a deux grands enfants. Son fils vit aux Etats-Unis et sa fille est installée avec elle.

Un jour, sa fille trouve un mot sur la table. Sa mère est partie au Pérou pour réaliser un documentaire sur les chamans et les peuplades méconnues. À l’aéroport, elle a acheté un carnet dans lequel elle a l’intention de consigner ses impressions. Elle a également son téléphone mais a décidé de ne pas répondre aux appels. Elle communiquera par mail.

Dans ce livre, on découvre les échanges de correspondances informatiques avec ses enfants, son ex-mari, son amant et des extraits de son journal intime.

J’ai toujours eu un faible pour les romans épistolaires. Je pense que dans ces cas-là, l’écriture peut être plus forte que les paroles. Se poser pour rédiger une lettre ou un mail, c’est prendre le temps, choisir les mots, les tournures de phrases car une fois envoyés les courriers ne peuvent pas être rattrapés, difficile à effacer !

Face à l’affolement de ceux qui l’aiment, Rose fait tout pour être rassurante, en édulcorant ce qu’elle vit vraiment. Car perdue en pleine forêt amazonienne, accueillie par des personnes dont elle ne sait rien, qui lui font boire des décoctions bizarres, elle ne se sent pas vraiment épanouie, ni heureuse dans cet univers.

« Je suis ici en pèlerinage, pour regarder à l'intérieur de moi. » écrit-elle. Et on s’interroge ? Son reportage lui sert-il d’excuse pour faire le point sur sa vie ? Pourquoi ne l’a-t-elle pas dit ? Que cache-t-elle ? On chemine à ses côtés, on essaie de lire entre les lignes. On apprend à connaître Rose, les inconnus de la forêt, sa famille, son chéri. Chacun évolue au fil des discussions à distance. Il faut accepter, comprendre, « écouter », ne pas juger, avoir la bonne attitude, ne pas être trop intrusif ou à l’inverse trop loin …

Le voyage de Rose est édifiant pour elle mais aussi pour nous. On s’attache au peuple qu’elle décrit, elle transmet l’amour des lieux présentés, leur puissance, leur force. On sait qu’il faut préserver les ethnies, leurs modes de vie, leurs croyances et l’auteur nous le rappelle par le biais de son récit. Et on se dit : Qu’est-ce qu’on fait pour eux ?

L’écriture de Valérie Fayolle est très belle. Dans les messages électroniques, elle adapte son phrasé à celui ou celle qui s’exprime. Petit à petit, les caractères apparaissent, chacun lève le voile et la confiance est là.

Rose paraît assez irresponsable au départ, un peu fantasque, imprévisible, et il sera nécessaire d’avancer avec elle pour cerner qui elle est réellement et réaliser que ce choix de s’enfuir n’était pas anodin.

J’ai beaucoup aimé cette lecture. La couverture est belle et le titre en lien avec le vécu de Rose au Pérou. L’alternance entre les mails et le contenu du carnet personnel donne du rythme et évite toute lassitude. Les sentiments des uns et des autres sont décrits avec finesse, sensibilité, le style est vraiment délicat, posé.

C’est une magnifique histoire emplie d’émotion et un beau portrait de femme !

 

Éditions : Récamier (2 Mai 2024)
ISBN : 978-2385771263
258 pages

Quatrième de couverture

Rose Dessables mène la vie dont elle a toujours rêvé. Celle d'une femme épanouie, d'une mère comblée et d'une artiste en devenir. Mais alors que tout semble lui sourire, elle décide de partir sur un coup de tête au Pérou, prétextant un film documentaire sur les chamans. Les échanges de Rose avec les siens ainsi que les fragments de son journal intime permettent de prendre la mesure des événements qui vont se dérouler entre le 12 mai et le 30 juin.

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