De la neige à Moscou, de Jean-Pierre Ferret
Une chronique de Cassiopée
Voici un court roman tout simple, permettant de se détendre un jour où la pluie est trop présente ou le moral en berne.
Le personnage principal, Sébastien, est dans une mauvaise passe, il a de graves problèmes de santé, son couple au bord de l’implosion, sa situation professionnelle s’effrite, globalement une vie sans relief et surtout rien qui le retient, qui lui donne envie de lutter, d’avancer, de s’en sortir…. Vivre ou pas ? A quoi bon ?
Il va, par le hasard d’un accident, faire une de ces rencontres improbables, que seuls les clins d’œil du destin peuvent offrir. Deux mondes opposés, deux façons de vivre totalement différentes que ce soit dans les centres d’intérêt ou dans le quotidien. La rencontre va en entrainer d’autres et va surtout bouleverser ses acquis, ses idées, sa façon d’être et de penser. Cela va le sortir d’une espèce de routine dans laquelle il se complaisait. Les nouvelles techniques de communication (qu’il avait refusées jusqu’à présent) vont venir à lui et il sera plus en phase avec la société actuelle. Mais il n’y aura pas que ça, il s’ouvrira à l’autre, comme on ouvre son regard en l’étendant un peu plus loin qu’un horizon très proche (et parfois bouché) . Comme il n’a, en quelque sorte, rien de mieux à faire, il accepte d’être bousculé dans ses certitudes et de tenter autre chose.
Il va se retrouver projeter à Moscou pour quelques jours. Une ville très différente de Paris où il habite et où les habitudes ne sont pas les mêmes. J’ai regretté que la place de cette contrée ne soit faite que de noms d’hôtels, de métros, de bars et de lieux touristiques. Il aurait pu être intéressant de creuser une façon de vivre (bien qu’elle soit très légèrement abordée lorsque que la jeune guide russe évoque son quotidien), des coutumes, une ambiance plus slave.
Dans cette cité, il sera confronté à différents obstacles qui vont mettre un peu de piment dans le récit. Cette partie aurait pu être étoffée de quelques rebondissements supplémentaires pour que le roman gagne en consistance. Ses échanges avec les uns et les autres, ses peurs, ses angoisses mais aussi la solidarité, l’écoute, l’entraide, tout est présent mais peut-être un peu trop survolé. Je suis globalement resté sur ma faim car il me semble qu’il y avait moyen de créer une intrigue plus complexe avec le même fond.
Je précise que ceci reste mon avis car il en faut pour tous les goûts. Ce livre a le mérite d’être très abordable, facile à lire et écrit avec un style fluide agrémenté de quelques rebondissements donnant du rythme à l’ensemble.
Je ne regrette en rien cette lecture car cela n’a pas été fastidieux, ni pénible à lire au contraire. Mais il y manque sans doute l’étincelle qui en aurait fait une lecture inoubliable.
Titre : De la neige à Moscou
Auteur : Jean-Pierre Ferret
Éditions : Les 2 Encres (19 décembre 2013)
Collection : Encres nomades
184 pages
ISBN : 978-2351686249
« J'errai tout au long de la matinée dans ce Paris grouillant où jamais je ne me sentis aussi seul. À midi, je ne pris même pas de repas. Pourtant, j'avais faim mais je ne me voyais pas aller seul dans un restaurant ou, pire, dans une brasserie bondée aux conversations du type café du commerce. Pourquoi pas un sandwich pris sur un banc d'un des nombreux squares parisiens, me direz-vous ? Je n'en avais pas le courage. Je n'avais plus goût à rien, je vous dis. Sans vraiment savoir comment, je me retrouvai devant la station de métro « Odéon ». En fait, j'allais au hasard comme si mes pas commandaient à la place de mon cerveau. J'étais presque dans un état second. Je voulus traverser le boulevard Saint-Germain. J'entendis un crissement de pneu, des hurlements et un énorme choc. Comme si j'étais catapulté dans le ciel. Puis... plus rien ». Sébastien Mauduit, la quarantaine, a récemment tout perdu : sa femme, son travail, ses amis. Et voilà que maintenant, son médecin lui prédit la cécité. Totalement désemparé, il est au bord du suicide. Mais une rencontre accidentelle va le conduire en Russie où des péripéties peu ordinaires l'attendent.