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Publié par collectif-litterature

Dans ce nouveau roman, l’auteur revient sur le passé des personnages évoqués dans son livre précédent « Mécanique de la chute ». Mais les deux lectures sont totalement indépendantes l’une de l’autre.

Nous sommes à New-York, dans les années 70. On ne peut pas se promener comme on veut en ville, ça craint comme on dit. On fait connaissance avec Paul, Pablo, qui, pour ses parents, va devenir réalisateur vu qu’il a fait des études en lien avec le cinéma. En fait, il regarde des films pornographiques et en écrit de petites critiques pour un magazine. C’est un boulot alimentaire, pas du tout prometteur…. Mais les rêves sont intacts et il continue de les nourrir.

Son ami Jay Gladstone a des relations, promet de trouver de l’argent et de monter un film dont Pablo assurera la réalisation. Il faut simplement trouver le scénario idéal, les finances, les acteurs… Ben voyons….

À cette époque, c’est la blaxploitation (courant culturel et social propre au cinéma américain des années 1970 qui a revalorisé l'image des Afro-Américains en les présentant dans des rôles dignes et de premier plan et non plus seulement dans des rôles secondaires) qui est tendance. Il faut donc rester dans cette lignée pour avoir du succès. Pablo réfléchit et écrit un synopsis qui met en scène des individus à la fois ciblés et variés, avec une pointe d’humour. Est-ce que ce sera suffisant pour trouver un mécène ? Ne faudra-t-il pas modifier, biffer, rayer, transformer, voire rédiger à nouveau ?

C’est le cheminement de ces jeunes que nous suivons dans ce récit. On va les voir grandir, s’émanciper, devenir indépendant. Mais ce n’est pas aisé, il y a les amis, les amours, les emmerdes comme dans la chanson. Il faut faire sa place, être écouté, compris, accepté. Les rencontres jouent un rôle important dans leur quotidien, elles influencent les liens, les choix.

Avec une écriture fluide et agréable (merci à la traductrice), Seth Greenland nous plonge dans l’atmosphère de la Grosse Pomme. À ses côtés, on visite les cafés théâtre, on écoute les conversations, on comprend les ressentis des uns et des autres. Il sait trouver les mots pour les dialogues, les descriptions des lieux, des échanges, et les questions que tous se posent sur leur avenir, leurs décisions prises ou à prendre.

Je me suis particulièrement attachée à Pablo. Il est intéressant dans ses souhaits de s’en sortir seul, de réussir. Parfois il est un peu naïf et il découvre le revers de la médaille ou la face cachée de ceux à qui il a fait trop vite confiance. Parfois, il a dû céder, changer ce qu’il avait prévu. C’était difficile pour lui car il ne voulait pas « se perdre » mais avancer malgré tout. Finalement c’est ça devenir un homme adulte, c’est apprendre de ses expériences, de ses erreurs et devenir soi.

C’est une lecture qui pourrait donner naissance à un très bon film. C’est instructif, dépaysant et très plaisant à lire.

 

Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Adélaïde Pralon
Éditions : Liana Levi (7 Septembre 2023)
ISBN : ‎ 979-1034908134
306 pages

Quatrième de couverture

New York, fin des années 70. La ville est sale, les immeubles délabrés, et il ne fait pas bon s’y promener seul après minuit, mais elle bouillonne de créativité. Les cinémas d’art et d’essai pullulent, les films au casting majoritairement noir connaissent leur âge d’or, et tous les espoirs d’une mixité harmonieuse semblent permis. C’est là que Paul, alias Pablo, fils d’un marchand de boutons juif, rêve de lancer sa carrière de cinéaste. Un projet aussi ambitieux que fou, porté par l’enthousiasme de la jeunesse, qui pourrait bien rencontrer quelques obstacles…

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