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Publié par collectif-litterature

C’est le tome 4 d’une série et je l’ai prise en cours de route. Cela ne m’a pas dérangée car quelques rappels discrets m’ont donné les éléments essentiels sur le passé des personnages. J’ai pu ainsi cerner rapidement les situations de famille, les « pourquoi et comment » du quotidien de chacun.

L’histoire se déroule entre 1870 et 1872. L’impérialisme britannique a pris fin et les colonies australiennes sont devenues des démocraties parlementaires autonomes. Malgré tout des liens existent entre l’Angleterre et l’Australie. Sur le continent australien, il y a beaucoup d’hommes et peu de femmes. Certaines anglaises font la traversée (deux mois en bateau) pour retrouver un mari, ou en chercher un sur place, voire épouser un presque inconnu en espérant que ça fonctionnera. C’est parfois pour échapper à des conditions de vie difficiles que ces femmes partent dans l’espoir d’un avenir meilleur.

Dans ce récit, nous faisons connaissance avec deux jeunes veuves qui, chacune pour une raison différente vont embarquer pour l’Australie. Elles n’ont rien en commun, ne se connaissent pas et l’une est en grand danger. On va suivre leur périple avant le départ, sur le bateau et une fois arrivées en terre étrangère. Je me suis très vite attachée à ces femmes battantes qui veulent s’en sortir. Elles se lancent dans l’inconnu très courageusement et après avoir fait connaissance, elles pourront se soutenir. Tout quitter pour aller à des milliers de kilomètres… elles se disent qu’elles n’ont rien à perdre et qu’elles verront une fois là-bas…. Bravo Mesdames !

Il y a de beaux portraits féminins dans ce livre. Toutes ont des qualités, et donnent le maximum pour avancer dans la vie, elles essaient de combattre leurs doutes, leur peur. L’auteur a dû se documenter sur la vie à l’époque car tout est bien expliqué (notamment la vie pendant la traversée). Que ce soit en mer ou sur terre, on ne se mélange pas car c’est ainsi. Les règles de la société définissent la place de chacun. Le cloisonnement est important, parfois les hommes dominent et dictent leurs lois. Heureusement, comme nous le verrons dans cet ouvrage, tous ne sont pas pareils.

C’est l’occasion pour Anna Jacobs de nous rappeler combien les rencontres sont importantes, combien il est essentiel de respecter les autres, de ne pas imposer des choix, de réfléchir avant de faire confiance. Elle montre les questionnements des personnes confrontées à des décisions ardues. Quelques fois, on a le sentiment qu’une seule solution est possible et que, même si on n’est pas complètement d’accord, on ne peut pas agir autrement. Elle décrit cette ambivalence, ce tiraillement face à des options délicates qui peuvent déchirer le cœur.

Cette lecture m’a intéressée et m’a permis de passer un agréable moment. L’écriture est fluide (merci aux deux traductrices). Les repères spatio-temporels permettent de bien suivre l’intrigue. J’ai aimé voyager d’un lieu à l’autre, ressentir diverses émotions, avoir envie de m’énerver contre quelques individus, en réconforter d’autres….ce qui prouve que j’étais dedans.

S’il y a une suite, j’ai hâte de la lire !

 

Traduit de l’anglais (Australie) par Catherine Delaruelle et Martine Desoille
Éditions : L’Archipel (15 juin 2023)
ISBN : 978-2809843057
332 pages

Quatrième de couverture

Australie-Occidentale, 1870. Bram Deagan, l'un des premiers colons de Swan Hill, dirige un négoce prospère. Il a en Isabella une épouse aimante et possède, depuis que sa sœur et sa tante l'ont rejoint, une famille unie et soudée. Seule ombre au tableau : ses amis Dougal et Mitchell sont encore célibataires. En Angleterre, Eleanor pense toujours à Dougal. Mais le capitaine ne l'a-t-il pas oubliée après une si longue séparation ?

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