Le premier vrai mensonge, de Marina Mander
Une chronique de Cassiopée
Assise dans mon canapé, de plus en plus recroquevillée, j’ai senti le froid descendre en moi au fur et à mesure que j’accompagnais Luca dans la situation inextricable où il se trouvait.
Impossible de tendre la main à un être de papier et pourtant je le sentais si vivant et si seul sous mes yeux….
C’est lui, ce jeune garçon d’une dizaine d’années qui avec son franc parler d’enfants, ses réflexions profondes exprimées dans un langage simple, va nous toucher, nous émouvoir.
« Peut-être que maman est morte d’un mal de cœur, parce que nous n’avons pas su l’aimer assez, ni moi ni les autres. »
Comme tous les jeunes, il est plein de ressources ; faisant preuve parfois d’un brin d’humour, donnant ainsi un peu de légèreté à un sujet grave
« Le dimanche, les célibataires se lèvent tard parce qu’ils n’ont rien à faire, alors je me tourne de l’autre côté et je me rendors. »
Sa lutte, ses peurs, ses angoisses, ses questions vont devenir les nôtres parce que l’auteur a su avec simplicité et doigté, sans misérabilisme et voyeurisme nous transmettre la détresse de cet enfant.
C’est un roman qui se lit d’une traite, comme si Luca avait glissé sa main dans la nôtre et qu’il nous était interdit de l’abandonner tant qu’il ne sera pas en sécurité…
Titre : Le premier vrai mensonge
Auteur : Marina Mander
Éditions : Presses de la Cité (22 août 2013)
Nombre de pages : 204
ISBN : 9 782258 098343
Quatrième de couverture
Italie, de nos jours. Agé d’une dizaine d’années, Luca vit seul avec sa mère et son chat Blu. Son père s’est "dissipé dans le brouillard" juste après sa naissance. Un matin, sa mère ne se réveille pas. Affolé à l’idée qu’on puisse l’envoyer dans un orphelinat, le petit garçon décide de taire sa mort et de continuer à mener une vie en apparence normale. Pendant de longs jours, Luca se lève, se lave, donne à manger au chat, va à l’école, fait ses devoirs et prépare ses repas. C’est son premier vrai mensonge. Son histoire est si bien ficelée qu’il finit par se convaincre qu’il n’est pas orphelin. Mais dans l’appartement, le cadavre est bien là pour témoigner de la réalité.