La ritournelle de nos jours de Marie Joudinaud
Paris, 2006, le père de Sophie, débarque au magasin qu’elle tient avec son associé et un apprenti. C’est assez surprenant et en lui préparant rapidement un café, elle s’interroge sur sa présence, lui qui vient rarement la voir sur son lieu de travail. Il dit qu’il passait pas loin et qu’il en a profité pour faire une petite visite, mais surtout, il l’informe qu’il veut lui parler, qu’il a des choses à partager avec elle, ils prennent rendez-vous, elle ira chez lui ….
Ils se voient et il lui confie qu’il va bientôt mourir. Elle n’avait rien vu venir, elle s’installe près de lui pour l’accompagner le mieux possible. Il l’a élevée seul après le décès de sa mère, dont elle ne sait pas grand-chose, elle tient à vivre ses derniers instants avec lui. Il n’a pas toujours été très présent car c’était un célèbre musicien mais, même fragiles, les liens sont là. La jeune trentenaire a eu parfois des difficultés à communiquer avec ce papa secret. Elle s’est posée des questions mais face à ses interrogations, il n’a jamais apporté d’explications ou alors quelques bribes.
Après les funérailles, le notaire la convoque et lui remet une clé et une adresse dans le Sud. C’est la stupéfaction, elle ne comprend pas. Émile, son père, n’allait jamais dans le Sud ! Que faire ? Se laisser tenter et aller sur place ? Oublier cette clé et continuer son quotidien sans y penser ?
C’est parfois difficile de décider. Sophie appréhende, peur de souffrir, peur de découvrir des événements qui la bouleverseront et qu’avec le recul, elle aurait préféré ignorer… Que choisir ? Les non-dits ne sont jamais bons. Elle décide de commencer sa quête et peut-être de cerner qui était réellement son père.
C’est comme ça que le lecteur fait connaissance avec un Émile tout jeune en 1974. Les chapitres alterneront entre passé (avec lui) et présent avec les investigations de la jeune femme. Elle va suivre le fil ténu reliant chaque indice qu’elle récupère, espérant que les pièces du puzzle s’emboîtent et qu’elle apprenne ce que son paternel lui a tu et pourquoi il a agi ainsi.
Ce roman est d’une grande délicatesse, empreint de tristesse, de mélancolie mais surtout de beaucoup d’amour, celui de tous les êtres qui en aiment un autre. Qu’ils aiment d’amour ou d’amitié, faisant preuve d’écoute, de respect pour ceux qu’ils apprécient au plus haut point.
C’est avec une écriture fine, donnant vie à ses personnages que Marie Joudinaud m’a entraînée à sa suite dans ce récit. J’ai tout de suite senti qu’elle avait beaucoup d’affection pour ses personnages, qu’elle voulait leur bonheur mais qu’elle n’oubliait pas de parler des aléas de la vie. Les lunettes roses ne sont pas toujours de mises et ses protagonistes sont confrontés à des situations difficiles à gérer.
Cette histoire m’a intéressée, captivée. J’ai aimé la place donnée à la musique. L’auteur rappelle qu’elle peut apaiser les cœurs, aider à oublier la souffrance, panser les plaies. La musique guérit, rend heureux, passe à travers le temps et l’espace et réunit ceux qui s’aiment….
Éditions : Archipoche (31 Octobre 2024)
ISBN : 979-1039205368
338 pages
Quatrième de couverture
Paris, 2006. Sophie, amoureuse des plantes et des jardins, doit faire face au décès de son père, qui l'a élevée seul. En disparaissant, ce célèbre musicien lui lègue un secret caché au cœur d'une étrange villa azuréenne... La jeune femme osera-t-elle lever le voile sur le mystère ?