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Publié par collectif-litterature

L’Irlande, un château, des conflits (la première guerre mondiale et la guerre d’indépendance du pays), des familles avec leurs secrets et leurs non-dits, une atmosphère mystérieuse, des personnages intéressants qu’on suit de 1910 à 1925. Tout est réuni pour avoir une agréable lecture sous les yeux.

Une famille noble, anglo-irlandaise (les Deverill), est installée dans un château bâti par leur ancêtre, Barton, sur des terres appartenant aux O'leary. Ces derniers, en colère, ont alors jeté une malédiction sur tous les héritiers mâles du clan jusqu’à ce tort soit réparé.

1910, un couple avec quatre enfants, un garçon et trois filles, habite ce lieu, il y a même les grands-parents. Ils ont de l’argent et vivent entourés de domestiques. La petite dernière, Kitty, neuf ans, est pleine de vie, imprévisible, espiègle, et sa mère n’arrive pas à s’attacher à elle. Elle est rousse, a un regard parfois impertinent, n’a pas la langue dans sa poche. Sa gouvernante essaie de la faire rentrer dans « le rang » mais Kitty aime courir la campagne avec Birdie, la fille de la cuisinière, Jack, et sa cousine Celia quand elle est là.

Elle porte un regard acéré sur tout ce qu’elle observe, tant dans sa famille qu’à l’extérieur. Elle est profondément liée à son pays. Révoltée face à la pauvreté, elle se sent prête à se battre pour garder ses racines, ses amis malgré les différences de niveaux de vie, de religions etc …. Elle s’intéresse aux caractères des individus, à ce qu’ils sont vraiment. Elle est pétillante et sa vivacité rejaillit dans tout le livre. C’est un vrai plaisir de l’accompagner, et quand elle doit faire des choix douloureux, on est peiné pour elle.

Santa Montefiore prend le temps de décrire le contexte et les protagonistes. On s’imprègne des paysages, de l’ambiance, des conditions de vie et des occupations de chacun. On comprend les liens établis entre les uns et les autres. On est au cœur du Comté de Cork, on visualise tout.

Puis viennent les événements, les rebondissements, ce qui était tu ou caché que certains découvrent et les bouleversements qui en découlent. Et là, on est dans l’action, on s’interroge, que va-t-il se passer ?

L’auteur présente à la perfection la vie quotidienne à l’époque, le rôle de chacun, les « codes » (on ne devient pas amie avec une domestique, pourtant c’est le cas de Kitty et Bridie qui de ce fait, ne doivent pas montrer leur affection réciproque), il faut toujours rester dans le « politiquement correct » et on voit combien c’est difficile pour quelques-uns.

J’ai trouvé le fond historique bien documenté et intégré au texte sans que ce soit lourd à lire. L’écriture est d’ailleurs très fluide, plaisante (merci aux traducteurs), le style vif nous maintient en permanence dans le récit.

J’ai été conquise par ce roman (dire qu’il faut attendre décembre pour lire la suite…), il est bien dosé entre les nombreux thèmes abordés, malgré quelques aspects un peu clichés. Il est captivant, pas de temps mort, du mouvement en permanence. On ne s’ennuie pas une seconde. La relation entre Kitty et sa mamie m’a rappelé les conversations que j’avais avec la mienne à qui je me confiais beaucoup.

Bien sûr, j’attends les tomes deux et trois avec impatience puisque certaines questions restent en suspens …

Traduit de l’anglais (Royaume-Uni) par Dominique Haas et Stéphane Leigniel
Éditions : Verso (5 Juillet 2024)
ISBN : 978-2386430008
530 pages

Quatrième de couverture

Irlande, 1900. L’année marque le début d’un nouveau siècle et la naissance de deux jeunes femmes bien différentes : Kitty Deverill, une noble anglo-irlandaise intrépide aux flamboyants cheveux roux, et Bridie Doyle, la timide fille de la cuisinière qui aspire à une vie meilleure. Mais elles ont grandi ensemble au château de Deverill et une profonde amitié les lie. Bientôt, leur vie paisible dans ce bastion de la suprématie britannique est menacée par la lutte du pays pour son indépendance.

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