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Publié par collectif-litterature

Une chronique de Cassiopée

Depuis une dizaine d’années, je lis régulièrement les nouveaux recueils de Jean-Marie Palach. Son dernier roman m’intriguait. J’ai tout de suite été charmée par la couverture et le titre mais ça ne fait pas tout, il fallait donc se lancer dans la lecture….

Et j’ai été conquise. L’auteur a exploré un nouveau style, son écriture s’affirme de plus en plus et son récit offre de belles pistes de réflexion ou de discussion.

Il nous présente Pauline. Après quelques déceptions personnelles et professionnelles, elle se prend en main et décide de s’installer comme agent littéraire. Les écrivains lui confient « leur bébé », à elle de faire la promotion. Cela peut sembler simple mais pas du tout. Si celui qui a écrit est connu, c’est déjà plus facile quelle que soit la qualité du texte. Certains d’ailleurs ne prennent plus le temps d’écrire, se servant de leur nom et demandant à un « nègre » de rédiger à leur place….

 Un homme démarche Pauline. Coincé, mal dans sa peau, il n’a pas d’envergure et elle accepte la mission en pensant que si son écrit lui ressemble, ce sera une catastrophe. Par acquis de conscience, elle lit le bouquin qu’il lui a confié. Et là, c’est le choc. Tout y est : contexte, contenu, écriture, etc. Tout est magnifique ! La qualité de l’ouvrage est telle qu’elle imagine sans peine combien il va être aisé de le faire aimer …. Que nenni !

Pauline va déployer de l’énergie pour essayer de faire connaître cet opus. En parallèle, elle pense à un jeune homme avec qui elle a discuté lorsqu’il l’a aidée. Elle a parlé avec lui …. et elle n’a pas récupéré ses coordonnées … Il occupe son esprit et peut-être déjà son cœur …..

Jean-Marie Palach a un regard acéré sur notre société et sur le monde de la littérature. Il en expose les petits travers, égratigne ceux qui se croient arrivés et profitent des autres (toute ressemblance etc serait-elle fortuite ? Je ne crois pas, j’ai pensé à quelques personnes…) Les références sont nombreuses, les allusions également, notamment pour les livres et la musique. Son humour pince sans rire est bien dosé et l’ensemble de son récit est un régal. Il aborde ses personnages avec une certaine forme de tendresse, de délicatesse.

Il n’y a pas d’enquête, pas pléthore d’actions, pas d’individus au caractère très marqué, et pourtant vous accrochez immédiatement dès que vous lisez. Comme si le phrasé, les émotions ressenties et l’atmosphère vous aimantaient. On découvre l’envers du décor du monde du livre et c’est intéressant. Pauline est attachante, l’écrivain aussi malgré sa maladresse. Je crois qu’un des atouts est d’avoir mis en lumière des gens ordinaires qui sont devenus des personnes qu’on n’oubliera pas….

 

Éditions du Volcan (17 Août 2021)
ISBN : 979-1097339388
253 pages

Quatrième de couverture

Pauline commence une activité d'agent littéraire indépendante, à Paris. Un quinquagénaire timide et gauche prend contact avec elle. Il vient de publier son premier roman. Pauline accepte de le lire et elle décide de le défendre avec enthousiasme, mais sans résultat. Un jour, alors qu'elle marche rue Saint-Jacques, un jeune homme la sauve au moment où une voiture manque de la renverser. Elle tombe sous son charme, le harcèle de questions mais il disparaît sans laisser de trace.

 

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